Habitada (en français)

Foto: Juanjo Palacios

HABITADA // De Juliana Notari et musique de Ivan Chiarelli

Spectacle scénique-musical qui déploie le corps sensible de la marionnettiste et dévoile ses doubles.

Un corps dépossédé, multiplié et arraché. Qui me définit ? Qu’est-ce que me définit ? Celle-ci consiste dans la grande question de la marionnettiste Juliana Notari pour ce processus de création. Elle dévoile quelques un de ses doubles, les autres Julianas qui l’habitent, qui la soutiennent et qui la comportent.
L’artiste a détecté le désir de se scinder en deux et de multiplier ainsi les infinies possibilités de regard, de l’être, quand au quotidien on t’emboîte et acheminent. Elle travaille ses yeux de chaire pour construire les yeux de l’objet- marionnette. Elle démembre le processus pour le transgresser. Nous sommes la conjugaison de plusieurs éléments qui nous font par exemple nous déplacer dans le monde.

Nos rapports avec les choses par le biais d’infinis mini-gestes qui composent une action. Le geste premier est le regard. Il est subtil, ténu, intime. Le regard arrive avant de l’accélération, de l’adrénaline, de la conviction. Le regard arrive avant le désir. Le regard essentiel est ce qu’elle tente de comprendre pour que
ses marionnettes puissent avoir des yeux et de l’âme. Le regard est complexe et ne dépend seulement de la vision. Le regard dépend de la compréhension des parties et de l’existence. Ceci est le processus le plus intangible dans l’animer. Elle, la marionnettiste se comprend, ses parties, son exister, et à partir de là,
ajoute un nouveau corps au sien, qu’il soit extenseur, qu’il respire l’air poétique et annule la personne pendant des instants. Habitée c’est la construction au-delà du corps-quotidien. Elle est la maison, le monde, l’univers. Elle l’arbre, anima, matière extensible.

L’idée a été déclenchée par étonnement d’être marionnettiste, femme, artiste et créatrice. En concrétisant un monde aussi bien sensible que concret : les idées. En construisant et manipulant l’autre, et en donnant anima au méconnu, à la matière inerte.

Processus de construction et de dévoilement des doubles

Le processus créatif de ce projet a commencé il y a 4 ans, quand Juliana Notari a démembré et émancipé certains de ses concepts sur la marionnette.
En même temps, elle sortait d’un processus d’immersion sur la poétique de gestes des personnes âgés et a découvert ainsi la question essentielle des mouvements et de la communication du corps-quotidien qui nous accompagne dans des territoires fixes : le corps comme maison, comme petit monde, comme petit univers.

Elle s’est cherché et se retrouve face à plus de 300 doubles, 300 Julianas palpables qui l’habitent. Moi, vieille, moi arbre, moi enfant, moi animal, moi image, moi vacuum, moi androgyne font partie du travail de synthèse dramaturgique pour la construction des doubles que figurent dans l’œuvre, et les
dédoublements de l’Habitée.

Plusieurs types de matériaux ont été utilisés pour la construction de ces marionnettes, allant dès l’éphémère du sel jusqu’au solide de la terre mélangée avec des herbes séchées. Le sang qui goutte à goutte coule sur des morceaux de coton, des grands morceaux des vêtements anciens de l’artiste, mini-
objets de l’enfance, mélangé au processus d’enveloppement, donne forme aux personnages.

 

Ficha Técnica:
Creation:Juliana Notari
Costume: Kelly Cristina Santos
Musique: Ivan Chiarelli
Lumière: Matias Arce
Prodution : Géssica Arjona
Durée: 45 minutes

Vídeo promo: